Une visite à Ensérune qui nous a permis de faire le point, avec un guide passionné et impliqué, sur les fouilles récentes auxquelles il a lui même participé et en attendant la réouverture du musée dans sa nouvelles formule.
La visite a débuté par un rappel des acquis anciens, la présentation de l’habitat le plus primitif remontant au VIe-Ve siècle av.J.C. , des premiers silos creusés à même le rocher et du rempart le plus ancien, délimitant un premier espace urbain. Après une période de régression au IIIe siècle, l’habitat s’étend aux terrasses sud, comme le montrent les fouilles récentes, jusqu’à former une agglomération de près de 30000 habitants. L’oppidum possède alors une entrée monumentale permettant d’acheminer les céréales dans les stockages que sont les silos où, au contraire, d’en exporter l’excédent. Une communication maritime est actuellement recherchée à partir d’une ria communiquant avec la mer et située non loin de l’oppidum.
La visite s’est continuée par l’ilot le plus à l’ouest de la zone archéologique, où s’étendait, dans un premier temps, une nécropole. Cette zone funéraire à été remblayée tardivement pour faire la place à un nouveau quartier d’habitations adoptant les caractéristiques architecturales des maisons romaines.
Les travaux récents ont donc montré que l’on a à faire à un ensemble archéologique bien plus considérable que ce que l’on pensait, l’un des sites majeurs du sud de la Gaule pour la période considérée. Cette importance explique peut-être la permanence du site qui ne sera déserté qu’au 1er siècle ap.J.C. alors que, sous l’influence de la colonisation romaine, la plupart des sites voisins sont abandonnés au profit de villae de plaine à la suite de la fondation de Narbonne en 118 av.J.C.
Belle visite, magnifiquement commentée, propre à exciter notre impatience à propos des découvertes à venir.