La fontaine ou la source
Centre Ancien
Ce plan était autrefois appelé Plan de la Vierge car il était orné d’une statue de la vierge placée au sommet d’une colonne. Déposée en 1905, la vierge a été replacée dans un monument à l’extrémité de l’avenue de la Promenade en 1949. La colonne a, entre temps, disparu.
Au pied du petit escalier, sur la gauche, nous apercevons, derrière des grilles, un réservoir. Il recueille les eaux d’une source et les achemine par un aqueduc vers la font d’Astre et autrefois le lavoir.
Ce point marque l’origine du village, la source ayant très certainement joué un rôle dans le choix par les romains de l’établissement d’une villa sur le site du village. Bien que l’implantation de cette villa n’ait donné pour l’instant lieu à la trouvaille d’aucun vestige, on a quelques certitudes sur son existence. Elle parait avoir été la propriété d’un certain Anicius, dont le nom est reconstitué à partir du premier nom connu du village, Anicianum, attesté en Aniciano en 782 (Aniciana villa = villa d’Anicius).
De nombreux lieux-dits et villages actuels de la région recouvrent ainsi une fondation romaine. C’est le cas de Poilhes, de Lespignan, de Perinhan et, sur le territoire de Nissan, entre autres, des lieux-dits de Foulpian, de Marignan, de Cailho.
Cette source permet de rappeler l’importance de l’eau pour les Romains, et en particulier son abondant usage domestique. La grande villa de la font del pastre, sur le site des Farguettes, pourvue de thermes privés, illustre bien cet intérêt pour la proximité des sources. Lorsque la disposition d’une source à l’entour n’était pas possible, la construction d’aqueducs permettait d’acheminer l’eau vers les habitations. Sur la commune de Nissan, l’aqueduc des Fontanilles en est un exemple. Un autre exemple, dont les vestiges sont encore visibles, est constitué par le long aqueduc qui dessert, à Vendres, la villa du site du temple de Venus.
Au Moyen Âge, cette source permettait de mettre en eau les fossés du village, dans la direction du lavoir mais aussi dans la direction opposée, vers la place du Marché. Toute la partie basse de la rue du Marché, en prolongement de la rue de la Fontaine, figure les anciens fossés du village. Comme nous l’avons vu, l’entrée de la rue Roger Vieu était fermée par lo portal de la fon, au coin du Château Vieux, déjà disparu en 1768.
En face de nous, sur la droite de la maison notariale, s’ouvre une ruelle prolongée par des escaliers. Il s’agit de la rue du Château Vieux et nous nous trouvons à l’une des entrées du château seigneurial, fermée autrefois par une poterne déjà disparue en 1768.